La dépendance affective

Nos liens affectifs et relationnels ont été bousculés par la révolution de 1968 et l’arrivée de mœurs sexuelles plus libérées, mais aussi par l’avancée fulgurante de nos moyens de communication. 

Aujourd’hui 16% des rencontres se font via une application ou internet vs 19% dans le cercle amical et 17% au travail, de quoi bousculer toutes nos conceptions de l’amour, l’attachement mais aussi de la rencontre. 

Théorie de l’attachement 

S’il y a bien un terme à la mode sur les réseaux sociaux et dans la bouche des coachs relationnels c’est la notion d’attachement anxieux voir de dépendance affective. Si on en croit les contenus publiés nous serions tous ou dépendants ou fuyants. 

Pourtant je suis à peu près certaine que ce n’est pas le cas et que la question est bien plus complexe qu’une simple tendance ou problématique de rencontre. 

La théorie de l’attachement à principalement était théorisé par Bowlby en 1969 où il explicite, à contre-courant des ouvrages de Freud, les notions d’attachements et de sécurité des liens chez les enfants. Véritable révolution, cette théorie sera ensuite reprise et appliquée à la psychologie des adultes et notamment en raison du fait que les traumatismes et liens vécus dans l’enfance influencent grandement nos modes de fonctionnement une fois adulte. 

Ainsi dans cette théorie il définit majoritairement deux types de comportements : 

  • L’attachement anxieux que l’on appelle également la dépendance affective 

  • L’attachement évitant 

Mary Ainsworth reprendra cette théorie et y ajoutera les notions de secure et insecure ainsi que deux autres types d’attachements : 

  • L’attachement secure 

  • L’attachement anxieux-évitant donc insecure 

  • L’attachement anxieux-ambivalent ou résistant donc insécure 

  • L’attachement désorganisé et insécure en réponse à des maltraitances et abus

L’attachement anxieux (ambivalent) ou dépendance affective 

Ainsi l’attachement anxieux se définit comme une dépendance affective, la personne recherche alors une réassurance et une validation constante de son/sa partenaire. 

La peur de l’abandon est si forte qu’elle en devient obsessionnelle (de manière consciente ou inconsciente) ce qui provoque une grande variabilité des émotions et comportements de manière irrationnelle.  

Cela se traduit par : 

  • Une recherche de contact permanent 

  • Difficulté voir incapacité à prendre une décision seul.e 

  • Besoin de l’avis du partenaire et d’approbation 

  • Recherche de réassurance affective jusqu’à l’oppression

  • Recherche de relation fusionnelle 

  • Suspicion 

  • Perte de la dignité 

  • Acceptation de la violence (psychologique, verbale voir physique) 

  • Achat du privilège d’être aimé 

  • Isolement au profit du couple 

  • Diminution de l’estime et affirmation de soi 

  • Anxiété de séparation 

J’ai volontairement poussé l’intensité de cette liste afin de dépeindre un tableau aisément reconnaissable.  Néanmoins toutes les personnes vivant de la dépendance affective n’ont pas des comportements d’une même intensité. Elles peuvent également présenter ces signes de manière moins importantes ou seulement n’en avoir que quelques-uns. 

Si vous vous reconnaissez dans plusieurs de ces comportements alors il est fort probable que vous ayez un type d’attachement anxieux, mais pas de panique en prenant conscience de cela et en débutant un travail sur vous il est bien sûr possible d’évoluer vers des types d’attachements sereins et positifs ! 

Aller de l’avant en s’affirmant !

Maintenant que vous avez conscience de vos symptômes et que vous réalisez probablement à quel point vous pouvez donner un sentiment d’oppression à votre partenaire il est temps d’améliorer votre insécurité. 

Dans un premier temps il est important de comprendre que ce n’est pas de votre faute et que vous n’êtes pas une mauvaise personne. L’attachement anxieux résulter d’un schéma familial dysfonctionnel où vos figures d’attachements (parents) ne vous ont pas donnés la réassurance nécessaire au bon développement de vos liens. En reproduisant ce schéma vous avez ainsi construit votre rapport aux autres sur un manque de confiance, un doute permanent sur leur capacité à être présent lors de moments difficiles et souvent une faible estime de vous-mêmes. 

Voici quelques pistes que pouvez mettre en place seul pour reconstruire ces liens aux autres et au monde : 

  • Être authentique, donnez votre avis : Vous êtes uniques et si l’on vous apprécie c’est bien pour cela. N’hésitez pas à donner votre avis avant les autres plutôt que d’attendre celui de votre partenaire ou de la majorité. Votre avis compte et il doit être entendu. 

  • Prendre du temps seulement pour vous : Il est important de vous accorder des moments et journées perso pour faire des activités que vous aimez, apprendre des choses qui vous passionnent et vous ressourcer seul.e

  • Exprimer ce que vous ressentez : N’hésitez pas à exprimer vos émotions sans craindre les émotions et réactions des autres

  • Ne plus donner d’affection dans le but d’en recevoir : L’amour est inconditionnel, il découle de la découverte d’une personnalité et n’est pas soumis à des contraintes !

  • Apprendre à partir et s’éloigner 

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